Neil Young

Publié le par Nicolas


Neil Young 1974

    Neil Young est né à Toronto le 12 novembre 1945.

En 1963, il joue avec les Squires ; en 65, il fait partie des Mynah Birds qui comptent dans leurs rangs le chanteur Rick Matthews, que l’on connaîtra plus tard sous le nom de Rick James. Les Mynah Birds signent chez Tamla Motown et enregistrent un album resté inédit.

    Finalement, le groupe se sépare contraint et forcé lorsque Rick James est arrêté comme déserteur de la Navy. Neil Young retourne au Canada où il tente une carrière de chanteur folk, mais sans réel succès. Accompagné de Bruce Palmer, il décide alors de tenter sa chance à Los Angeles. Au hasard d’un embouteillage, Young et Palmer retrouvent Stephen Stills et Richie Furay, deux musiciens qu’ils avaient rencontrés quelque temps auparavant à New York.

    Avec le renfort de Dewey Martin, ils forment un groupe qu’ils baptisent Buffalo Springfield. Le Buffalo Springfield participe à la scène folk-rock et country-rock où il côtoie les Byrds. En un peu plus de deux ans, ils publient trois albums dont un seul extrait, “For what it’s worth”, atteindra le Top 10 américain. Ces trois disques sont, dans l'ordre : “BUFFALO SPRINGFIELD", “BUFFALO SPRINGFIELD AGAIN” et “LAST TIME AROUND”. Mais lorsque paraît ce troisième album, en décembre 1968, Neil Young n’est déjà plus là.

    De son passage au sein du Buffalo Springfield, on retiendra le génial "Mr. Soul". En janvier 69, Neil Young publie un premier album solo qui porte simplement son nom:"NEIL YOUNG". On y découvre déjà tous les éléments qui feront bientôt son originalité.
A cette époque, Young fréquente Crazy Horse, un groupe de musiciens new-yorkais installé sur la côte ouest et composé de Billy Talbot à la basse, Ralph Molina à la batterie et Danny Whitten à la guitare.

    Neil Young et Crazy Horse enregistrent “EVERYBODY KNOWS THIS IS NOWHERE”, un album qui paraît en mai 69 et qui contient les classiques “Cowgirl in the sand” , “Down by the river”(une tuerie) et “Cinnamon girl”.
C'est sur cet album que l'on prend vraiment conscience que Neil Young est un guitariste inimitable et reconnaissable au premier riff.


    En juin 69, à la demande de Stephen Stills, son ancien partenaire du Buffalo Springfield, Neil Young accepte de rejoindre Crosby, Stills & Nash. Le 16 juin, le quatuor se produit à Woodstock, un concert devenu légendaire.Bien que ce soit une grosse arnaque car la majorité des titres de Crosby, Stills, Nash & Young qui y figurent proviennent d'un concert au Fillmore East.


    En rejoignant Crosby, Stills & Nash, Neil Young a toutefois posé une condition : celle de pouvoir continuer parallèlement sa carrière solo. Concrètement, il enregistre le matin pour son propre compte, et l’après-midi, il est en studio avec Crosby, Stills & Nash pour les sessions de l’album “DEJA VU” qui sort en mars 70. “Deja vu” se classe n°1 aux Etats-Unis et Neil Young devient une star.
Il retourne néanmoins à sa carrière solo et publie “AFTER THE GOLDRUSH” en août 70. C’est un grand succès commercial.

    Enregistré à Nashville avec des musiciens de studio rebaptisés The Stray Gators, “HARVEST” paraît en février 72 (indispensable). Son succès prend Neil Young par surprise. L’album est n°1 aux Etats-Unis et en Angleterre. Le single “Heart of gold”.

    Devant cette réussite commerciale inattendue, Neil Young est mal à l’aise, car il craint d’être assimilé à un simple phénomène de mode ou, pire encore, de devenir le symbole d’un quelconque mouvement musical ou culturel. En novembre 72, “JOURNEY THROUGH THE PAST” est la bande originale d’un film autobiographique, dont la parution coïncide avec les morts par overdose de Danny Whitten, le guitariste de Crazy Horse, et de Bruce Berry, un roadie de Crosby, Stills, Nash & Young. Cette double tragédie qui touche des amis très proches va affecter durablement l’oeuvre de Neil Young. En 73, il se contente d’un album public, “TIMES FADE AWAY”, qui ne comprend toutefois que des titres inédits enregistrés lors de sa tournée américaine avec les Stray Gators.

    Si l’on fait le compte, Neil n’est pas retourné en studio depuis les sessions qui avaient donné "Harvest”. Mais à partir de 74, il redevient très productif et enregistre trois albums en un an et demi. C’est d’abord “ON THE BEACH”, un disque à la fois sobre et pessimiste qui paraît en juin 74. Outre "Walk on", qui permet à Neil Young de renouer avec les hits-parades, on y trouve le très beau "See the sky about to rain". “TONIGHT’S THE NIGHT” date de juin 1975. C’est un album personnel et poignant qui ne s'embarrasse d'aucune préoccupation commerciale et qui témoigne du désarroi profond de Neil Young après les disparitions tragiques de Danny Whitten et de Bruce Berry. Enregistré avec Crazy Horse augmenté notamment de Nils Lofgren, “Tonight’s the night” est un disque noir, morbide, mais c’est du très grand Neil Young. Crosby, Stills, Nash & Young se reforment en 74 pour une longue tournée et, éventuellement, un nouvel album. Mais des problèmes d’égo, de drogue et un certain manque d’inspiration font capoter cette réunion a priori prometteuse. Neil Young retrouve alors Crazy Horse et son nouveau guitariste Frank “Pancho” Sampedro. Ensemble, ils enregistrent “ZUMA” qui paraît en novembre 75. “Zuma” contraste agréablement avec la noirceur du précédent album. Il dégage une bonne dose de fraîcheur et d'enthousiasme et, outre un des grands classiques du répertoire de Neil Young, “Cortez the killer”, il contient des titres comme "Don’t cry no tears" et "Looking for a love". A noter également que Crosby, Stills, Nash et Young sont réunis sur le dernier titre de cet album : "Through my sails".

    En juin 77, Neil Young publie “AMERICAN STARS ‘N’ BARS”, attention ça sonne vraiment country, si comme moi vous avez du mal, le seul morceau non country est: “Like a hurricane”.
A ce point de sa carrière, Neil Young fait une sorte de bilan et supervise lui-même la compilation "DECADE" qui parait sous la forme d'un triple album en novembre 77.

    Il retourne ensuite en studio pour préparer "COMES A TIME" qui sort en octobre 78. Depuis "Harvest", c'est son album le plus accessible et aussi sa plus grande réussite commerciale, mais toujours country...
"Comes a time" est le morceau qui sort du lot.


    Dans la foulée, il entame sa première tournée importante depuis deux ans avec Crazy Horse. Filmée et enregistrée, cette série de concerts donnera le film "Rust never sleeps" et le double album "LIVE RUST" (plus qu'excellent !!!). En juin 79, l’album “RUST NEVER SLEEPS”(très rock), sans rapport avec le film qui porte le même titre, propose une face acoustique et une face électrique d’où émerge le très punky “Hey hey, my my (into the black)”(Ce morceau a un riff qui tue). Cette chanson où Neil Young parle de Johnny Rotten, le chanteur et leader des Sex Pistols, aura son importance dans le suicide de Kurt Cobain, quatorze ans plus tard.
“HAWKS AND DOVES” sort en novembre 80, album country, toujours pour les fans.

    1981 :"RE-AC-TOR", un album très rock ! Et pour moi superbe. Puis suit l'album "TRANS" (electro)où séquenceurs et vocoders lui servent à masquer sa douleur et son désarroi face à son enfant tétraplégique. Ces albums surprennent les admirateurs de Neil Young qui préfèrent, et de loin, ses compositions plus anciennes. Ses ventes s’effritent au grand dam de Geffen, sa nouvelle maison de disques.
    En septembre 83, Neil perd encore quelques fans lorsqu’il publie un album de pastiches de rock style années 50, “EVERYBODY’S ROCKIN’”, enregistré cette fois avec les Shocking Pinks. Le disque est beaucoup critiqué, pour ne pas dire “descendu”.

    Mais Neil poursuit obstinément son idée : échapper aux classifications et ne jamais faire ce qu’on attend de lui. Après le rock électronique et le rockabilly, Neil Young s’attaque encore et complètement à la musique country. L'album “OLD WAYS” qui parait en septembre 85.
Puis il revient enfin à son style habituel sur l'album “LANDING ON WATER”(bien moyen), en août 86. Mais pour son label, cette décision arrive bien trop tard. Interdit d’enregistrement par Geffen, Neil se voit alors contraint de travailler dans une semi-clandestinité. Il est même pris en chasse par un détective privé qui épie ses faits et gestes jour et nuit. Un accord à l’amiable met fin à cette histoire rocambolesque dont l’album “LIFE”(bon album rock), en mai 87, est le dernier épisode.

    En 1987, Neil Young reprend la route avec Crazy Horse. C’est au cours de cette tournée qu’il repense à ce que lui avait dit Mike Bloomfield quelques années auparavant : “Tu devrais jouer du blues”. Pour l'occasion, il monte un nouveau groupe, The Bluenotes, avec lequel il enregistre “THIS NOTE’S FOR YOU”(surprenant mais plus qu'écoutable), un album qui marque son retour sur Reprise, le label de ses débuts.

    En octobre 1989, Neil Young publie l'album “FREEDOM”( totalement indispensable, à mon avis c'est l'album de la renaissance ), où il est accompagné par un nouveau groupe, Restless, composé pour l'essentiel des anciens Bluenotes. Crazy Horse, les Stray Gators, International Harvesters, les Shocking Pinks, Restless et les Bluenotes sont autant de groupes que Neil Young utilise en fonction du projet qu’il veut réaliser “comme un peintre qui choisirait plutôt une couleur qu’une autre”.

    En 1990, C’est Crazy Horse qui est mis à contribution pour “RAGGED GLORY”(très rock). Après trois albums et une tournée hautement électrifiée qui donne naissance au triple CD "ARC-WELD", Neil Young choisit de revenir à la guitare sèche, pour changer bien sûr, mais aussi par nécessité, car ses oreilles ont été mises à rude épreuve tout au long du "Ragged Glory Tour", au point de ne plus pouvoir en supporter davantage. Les conditions sont donc réunies pour enregistrer un album acoustique, un disque dans le même esprit que "Harvest" et avec la même équipe. “HARVEST MOON” (sympa mais bon...) sort finalement en novembre 92, vingt ans après “Harvest”.

    Dans la continuité de “Harvest moon”, Neil Young publie un album “UNPLUGGED” en juin 93. Egalement disponible en vidéo-cassette, cette session acoustique réalisée pour MTV offre un choix de quatorze titres répartis sur l’ensemble de sa carrière, un choix qui a dû être difficile puisque, à raison d’un album par an, Neil possède un répertoire d’environ 300 titres.

    Après “Philadelphia”, un titre écrit spécialement pour la bande originale du film de Jonathan Demme, Neil Young retrouve Crazy Horse pour “SLEEPS WITH ANGELS”, en août 94.
La chanson “Sleeps with angels” (il dort avec les anges) est dédiée à Kurt Cobain, le leader de Nirvana. Après son suicide, on avait retrouvé près du corps du chanteur une note où l’on pouvait lire cette phrase extraite d'“Out of the blue” / "Into the black", la chanson-phare de l'album "Rust never sleeps" : “Mieux vaut flamber que s’éteindre à petit feu”, et Neil en avait conçu un véritable sentiment de culpabilité.
Au cours de l’été 95, Neil Young réalise “MIRRORBALL” avec l’un des fleurons du mouvement “grunge”, le groupe Pearl Jam (le problème, c'est qu'il faut aimer Pearl Jam).

    Début 96, il compose la musique du film de Jim Jarmush, “DEAD MAN", une longue pièce instrumentale de 63 minutes qu'il interprète seul, principalement à la guitare électrique. Puis, en juin 96, il produit "BROKEN ARROW", enregistré avec Crazy Horse, suivi en mai 97 par le "live" "YEAR OF THE HORSE". Quatre albums en deux ans : on le voit, Neil Young travaille à un rythme infernal.
2000, parait le nouvel album de Neil, "SILVER AND GOLD". Le résultat, c'est un travail artisanal parfait, proche dans l'esprit de son album de 1970, "After the goldrush", sauf que de mon coté, j'espérais un Young plus rock and blues, mais bon...

    Puis, au printemps 2002, il publie "ARE YOU PASSIONATE ?", où il replonge pour une large part dans l'univers soul des Disques Stax, avec la complicité des deux vétérans de Booker T. & The MG's, l'organiste Booker T. Jones et le bassiste Donald "Duck" Dunn.Ce disque est agréable et Young surprend encore en changeant de style.

    2003, il sort : "GREENDALE", (bon disque acoustique)un concept-album enregistré avec Crazy Horse et qui traite de l'évolution de la société américaine. Les dix chansons qu'on y trouve racontent la vie de la famille Green, habitants de la ville imaginaire de Greendale.


    Voilà, c'est la fin. Alors je vous préviens : Neil Young est un artiste majeur et un génie. Il est l'idole des idoles. Mais attention, il aborde tellement de styles dans sa carrière qu 'il était logique que je vous conseille des albums plus que d'autres. Ceci étant très subjectif.

    Fin 2004, il a sorti un "GREATEST HITS" très correct, commencez par ça et vous verrez si vous accrochez au son de la guitare du loner.

    De toutes façons, jetez-vous sur "Live Rust" de 1979; vous aurez un super best of de sa meilleure période, le tout avec un son à tomber, alors ...

Publié dans Bios et Discographies

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